Imprimer

Ciste N 156527, appelée La clef, cachée par raboliot le 24/08/2020
Localisation : France 50 Manche, Valognes-Caen
Description : Pot pipi

L'ENIGME :

Un jour, de grand matin, un petit lapin se reposait sur le bord d’un talus. Tout à coup il dressa les oreilles et écouta ; il reconnut le trottin-trottant d’un poney. Un cabriolet s’avançait sur le chemin ; il était conduit par Monsieur Mac Gregor, et Madame Mac Gregor était assisse à ses côtés ; elle avait mis son plus beau bonnet.
Aussitôt que le cabriolet fut passé, Jeannot Lapin descend sur le chemin – un bond, un saut – et il vient faire visite à sa famille qui habite dans le chemin, derrière le jardin de Monsieur Mac Gregor.
Ce chemin était plein de terriers et dans le plus propre et le plus sablonneux vivaient la tante de Jeannot et ses cousins –Flopsaut, Trotsaut, Queue-de-coton et Pierre. Madame Lapin mère était veuve ; elle gagnait sa vie en tricotant. Elle vendait aussi des herbes, des feuilles de romarin pour la tisane, et du tabac de lapin (que nous appelons lavande). Jeannot ne désirait pas beaucoup voir sa tante. Il fit le tour du chêne et faillit tomber sur le dos de son cousin Pierre. Pierre était assis et avait l’air souffrant. Il était enveloppé d’un mouchoir de poche en coton rouge. « Pierre –chuchota Jeannot Lapin- qui a pris tes habits ? ».
« L’épouvantail du jardin de Monsieur Gregor » répondit Pierre, et il raconta comment on lui avait donné la chasse dans le jardin, et comment il avait perdu ses sabots et sa jaquette. Jeannot s’assit à côté de son cousin et lui affirma que Monsieur et Madame Mac Gregor étaient partis en cabriolet, et certainement pour toute la journée, car Madame Mac Gregor était coiffée de son plus beau bonnet.
« Je voudrais tant qu’il pleuve » dit Pierre. Comme il exprimait ce désir, il entendit à l’intérieur du terrier la voix de Madame Lapin mère – Queue –de-Coton ! Queue-de-Coton ! Va encore chercher de la camomille ! » « Si je faisais une promenade » dit Pierre « cela me ferait peut-être du bien ».
Jeannot et Pierre s’en allèrent, se tenant par la main, et grimpèrent sur le haut de la muraille qui se trouvait au fond du bois. De cet endroit, ils regardèrent dans le jardin de Monsieur Mac Gregor. Ils pouvaient voir directement l’épouvantail fait avec la jaquette de Pierre et ses sabots. Monsieur Mac Gregor l’avait coiffé d’un de ses vieux bérets de laine.
« Cela abîme les vêtements des gens de passer sous les barrières, dit Jeannot, la vraie manière d’entrer dans un jardin c’est de se laisser glisser le long du poirier ». Pierre tomba la tête la première; mais il ne se fit pas de mal car la plate-bande venait d’être ratissée et était tout à fait moelleuse. On y avait semé des laitues. Ils laissèrent sur la plate-bande beaucoup d’empreintes de petits pas très drôles, surtout Jeannot qui portait des sabots.
« Il faut d’abord récupérer tes vêtement, Pierre, afin que nous puissions nous servir du mouchoir de poche » dit Jeannot. Ils enlevèrent les vêtements de l’épouvantail. Il avait plu pendant la nuit ; il y avait de l’eau dans les sabots, et la jaquette avait un peu rétréci. Jeannot essaya le bonnet de laine, mais il était trop grand pour lui.
Il eut l’idée de remplir le mouchoir rouge avec des oignons pour les offrir à sa tante. Pierre n’avait pas l’air de s’amuser beaucoup, il lui semblait toujours entendre des bruits inquiétants. Jeannot, au contraire, était comme chez lui, et il mangea une feuille de laitue. – J’ai l’habitude de venir dans ce jardin avec mon père, cueillir des laitues pour le repas du dimanche, dit-il. (Le nom du papa du petit Jeannot était Monsieur Jean Lapin, père.) Les laitues étaient vraiment délicieuses !
Pierre ne voulut rien manger, il aurait préféré s’en retourner chez lui. Même, il laissa tomber la moitié des oignons.
-Ce n’est pas possible, avec un paquet de légumes, de remonter par le chemin du poirier ; dit Jeannot. Et ils suivirent un petit chemin fait de planches. Ce chemin ensoleillé, courait le long d’un mur en briques rouges. Des souris, assises sur le seuil de leur porte, cassaient des noyaux de cerises, elles jetèrent un petit coup d’œil à Jeannot et à Pierre. Un peu plus loin, Pierre lâcha de nouveau le mouchoir.
Jeannot et Pierre se trouvèrent au milieu d’un tas de pot à fleurs, de châssis et de baquets. Pierre entendit des bruits plus effrayants que jamais, et il ouvrit les yeux « comme des portes cochères ». Il précédait son cousin d’un ou deux pas, quand tout à coup il s’arrêta. Et regardez ce que les deux petits lapins virent au détour de l’allée. Jeannot jette un coup d’œil et, dans moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il se cache avec Pierre et les oignons sous un grand panier.
La chatte qui dormait au soleil, se dressa sur ses quatre pattes et s’étira ; puis elle vint flairer autour du panier. Peut-être aimait-elle l’odeur des oignons ! Je ne sais, mais en tout cas, elle s’assit sur le haut du panier. Elle resta là pendant cinq heures ! Je ne puis vous dépeindre Jeannot et Pierre sous le panier, parce qu’il y fait très noir, et aussi à cause de la mauvaise odeur des oignons. Cette odeur était si terrible qu’elle arrachait des larmes à Jeannot et à Pierre. Le soleil descendit derrière le bois. Le soir vint, mais le chat restait toujours assis sur le panier. A la fin, on entendit le bruit de petits pas, et quelques débris de mortier, tombèrent du haut de la muraille. La chatte dressa la tête, et vit Monsieur Jean Lapin père marchant fièrement sur le haut du mur de la terrasse. Il fumait une pipe de tabac de lapin et tenait une badine à la main. Il était à la recherche de son fils.
Monsieur Jean Lapin père méprisait fort les chats. Il fit un bond prodigieux, sauta sur l’animal, le chassa du panier, et d’un coup de pied lança dans la serre en lui arrachant une bonne poignée de poils. La chatte fut trop surprise pour rendre la pareille. Quand Monsieur Jean Lapin père eut chassé la chatte dans la serre, il ferma la porte à clef. Puis il revint vers le panier, sortit son Jeannot par les deux oreille et le fouetta avec sa petite badine. Après, ce fut le tour de Pierre. Il retira ensuite le mouchoir avec les oignons, s’en chargea, et sortit du jardin. Une demi-heure plus tard Monsieur Mac Gregor vint à son jardin ; il remarqua plusieurs choses qui l’étonnèrent fort. –Tiens, se dit-il, quelqu’un s’est promené par ici avec des sabots ; mais comme les empreintes sont petites ! Et puis comment la chatte s’y est-elle prise pour s’enfermer à clef dans la serre ? Quand Monsieur Mac Gregor voulu libérer sa chatte, il s’aperçu que la clef avait disparu. Jeannot l’avait cachée au pied d’un chêne après le grand virage dans le chemin juste avant le ruisseau.

Image indice :


Presence bourdon inconnue
Evitez les talons hauts