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Ciste N 155918, appelée Place aux femmes - Marie Anne Darnac, cachée par Clipperton le 26/07/2020
Localisation : France 36 Indre, Val de l'Indre
Description : Boite 8 x 5,5 x 1,5

L'ENIGME :

Pour cette deuxième ciste hommage à une femme indrienne, j’ai choisi Marie Anne Darnac.

Née en 1723 à Châtillon-sur-Indre, elle est arrêtée le 28 novembre 1793 à son domicile de la Grande Rue et enfermée à Châteauroux dans la prison de la Porte aux Guesdons, aujourd’hui disparue mais alors située à l’emplacement de l’actuelle mairie castelroussine.
Il est vrai que c’est la « Terreur » et que l’article 2 de la Révolution mentionne notamment « ceux des ci-devants nobles, ensemble les maris, femmes, pères, mères, fils ou filles, frères ou sœurs, et agents d'émigrés, qui n'ont pas constamment manifesté leur attachement à la révolution ». C’est bien en tant que noble que Marie Anne Darnac a été arrêtée comme elle le souligne dans une lettre envoyée le treize pluviôse an II de la République (1er février 1794) au représentant du peuple à Châteauroux. Elle s’y présente alors comme une vieille femme isolée n’ayant ni fortune ni famille. Afin de convaincre son interlocuteur elle rappelle qu’elle est certes noble mais que ce n’est pas un crime et que rien n’a été trouvé chez elle qui puisse indiquer qu’elle soit hostile à la Révolution. Elle souligne également qu’elle paie sa contribution patriotique et poursuit sa missive en demandant que la liberté lui soit rendue. Enfin, elle achève sa lettre par un « Salut et fraternité » et précise la date en mentionnant « l’an II de la république française une et indivisible ».
L’utilisation de ce vocabulaire politique emblématique de la période révolutionnaire pose question : est-elle vraiment sincère et pénétrée d’une vive conscience politique ou cherche-t-elle à amadouer ses geôliers ? Quoiqu’il en soit, elle sera rapidement libérée et retrouvera sa liberté quelques semaines plus tard.
On notera cependant que son témoignage est celui non d’un citoyen mais d’une femme , une femme qui écrit alors qu’Olympe de Gouges, figure emblématique de la cause des femmes sous la Révolution française vient d’être guillotinée quelques jours plus tôt pour avoir critiqué Robespierre et le gouvernement révolutionnaire…

La ciste est dissimulée dans sa rue d’habitation, face à l’école, derrière le dimanche, entre les chiffons et les motos, à droite du 73 et de sa belle façade taillée.
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