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Ciste N 155916, appelée Place aux femmes – Raymonde Vincent, cachée par Clipperton le 26/07/2020
Localisation : France 36 Indre, Val de l’Indre
Description : Boite 8 x 5,5 x 1,5

L'ENIGME :

Qu’elles aient été guérisseuses ou religieuses, aristocrates ou artistes, historiennes ou résistantes, toutes, à leur manière, ont contribué à écrire l'histoire de l'Indre.
Et pourtant, la plupart du temps elles sont oubliées, voire ignorées. Avec cette série, voici l’occasion de parler de leur parcours.

Pour cette première ciste, j’ai choisi Raymonde Vincent, une écrivaine berrichonne.

Nées le 23 septembre 1908 dans la ferme familiale, Raymonde et sa jumelle Renée ont 4 ans à la mort de leur mère. Elles sont alors confiées à leur grand-mère.
Raymonde n’est pas scolarisée et participe aux travaux de la ferme, comme gardienne de chèvres. Elle apprend seule à lire en déchiffrant le journal. À 13 ans, elle est engagée dans les ateliers de confection des 100 000 chemises à Châteauroux.

En 1925, à tout juste 17 ans, elle quitte le Berry pour la capitale où elle espère mener une vie meilleure. Les premiers temps sont difficiles et elle vit de menus emplois. Elle devient alors modèle pour des peintres de Montparnasse dont Christian Caillard, Georges Klein et Giacometti qui lui ouvrent le monde de la culture et des arts. C’est dans un café à la mode, le Dôme, qu’elle rencontre Albert Béguin, critique littéraire, traducteur et directeur de la revue « Esprit » et qu’elle épouse en 1929. Avec lui, elle fréquente Aragon, Bernanos, André Lhote, Pierre Emanuel et Giraudoux , voyage beaucoup, et découvre la littérature.
En 1937, elle publie son œuvre la plus marquante "Campagne" pour laquelle le Prix Femina lui est décerné la même année. On y découvre le portrait d’une jeune Berrichonne pendant la Première Guerre mondiale. Dans ce roman, elle évoque avec justesse et pudeur le monde paysan tel qu’elle l’a connu et les horreurs de la Grande Guerre, durant laquelle elle a perdu un frère.

Elle ne cesse d’écrire romans, poésies et articles pour la presse. Elle continue de voyager en Allemagne, en Suisse avec son époux. Très critique envers l’Allemagne, où elle a vécu la montée du nazisme, elle participe à la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Séparée de son époux à la fin des années 1950, elle revient s’installer en Berry, puis à Saint-Chartier où elle s’éteint en 1985. Elle publie un total de neuf romans, dont un posthume. Le dernier, écrit à Saint-Chartier, est un récit autobiographique : « Le temps d’apprendre à vivre ».

Dans le hameau où elle est née, derrière le bourg, au-dessus de chez elle, la ciste est cachée.

Image indice :


Presence bourdon inconnue
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