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Ciste N 145488, appelée Art nouveau pour tous, cachée par XIII nocturnes le 28/08/2018
Localisation : Belgique WLG province de Liège, Luik Liège
Description : 1/2 tube à cigare noir, aimanté

L'ENIGME :


Fin de l’année 1909, la Ville de Liège accorde à la Société “ Le logement ouvrier ” l’autorisation de bâtir un vaste immeuble à logements multiples dessiné par l’architecte Edgard Thibeau.

Ce bâtiment est le fruit d’une longue réflexion sur le logement ouvrier qui se développe dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il s’agit de rendre à l’ouvrier une habitation décente. Le logement ouvrier devra dorénavant comporter plusieurs chambres qui sépareront les enfants des parents : Quant à la distribution intérieure, tout en répondant aux besoins ordinaires d’une famille, elle doit être aussi simple que possible. Ce qui importe le plus évidemment, c’est de disposer les pièces à l’intérieur de façon à ce que les parents et les enfants puissent loger séparément.

Le concept bourgeois de la famille jouera un rôle dans l’organisation de l’espace. Non seulement elles doivent être séparées selon les générations mais en plus elles doivent être séparées les unes des autres : Comment prévenir ces fâcheuses rencontres d’un grand nombre d’individus montant et descendant chaque jour les mêmes escaliers, parcourant les mêmes corridors ou bien s’apercevant à la porte des cabinets malheureusement communs ?
L’architecte doit donc réfléchir à une organisation spatiale permettant aux familles de rentrer chez elles en côtoyant le moins de personnes possibles. Les couloirs, les escaliers, les portes principales doivent être nombreux. L’architecte est donc confronté à un programme tout à fait nouveau dans l’architecture de l’habitation. La fonction devient l’exigence majeure et prend le pas sur l’esthétique. Le concept de “ machine à habiter ” apparaît déjà à la fin du XIXe siècle.

L’architecture d’apparat est laissée de côté au profit d’une façade fonctionnelle et bon marché. Lorsque Gustave Serrurier-Bovy réalise la décoration des maisons ouvrières de Cointe en 1905, il déclare : “ Toutes choses doivent être disposées de telle sorte que leur emploi soit pratique et leur utilisation simple et rationnelle. Toute complication ou inutilité doit être écartée ”. Ce bâtiment d’Outremeuse répond plus ou moins bien à l’exigence posée par Gustave Serrurier-Bovy. Néanmoins, certains éléments décoratifs sont présents sur la façade : points carrés, alternance de briques de différentes couleurs sous certaines fenêtres et pinacles sculptés. Certains linteaux sont en métal.

Si le bâtiment répond à des exigences liées à sa fonction, il doit aussi avoir une portée morale. Les pavés de céramique dictent des préceptes que l’ouvrier doit respecter. C’est ainsi que quatre groupes de pavés étaient apposés sur les angles du bâtiment. Voici les préceptes en partant du bas : Dieu-Patrie, Devoir-Travail, Hygiène-Economie et Concorde-Famille. Ces mots, à portée morale, sont entourés de dessins de fleurs stylisées façon art nouveau. C’est ainsi que dans certains exemples, l’art nouveau, qui voulait s’éloigner de l’architecture néogothique à cause de sa portée religieuse, propose à son tour des concepts moraux qui ne sont pas ceux de l’Eglise mais ceux de la bourgeoisie.

Sur une des façades de ce bâtiment, tu trouveras un crucifix daté de 1776. La ciste est aimantée à l’intérieur de la jardinière.

Image indice :


Presence bourdon inconnue
Evitez les talons hauts