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Ciste N 140921, appelée Rex Luna 1, cachée par platdetain le 28/12/2017
Localisation : France 53 Mayenne, Terres du Milieu
Description : Å“uf jaune

L'ENIGME :

J’ai cru oublier à jamais cette histoire qui m’est arrivée il y a quelques années déjà. Tant d’eau à coulé sous les ponts. Je me trouvais quelque part dans les Terres du milieu qui s’étendent de Melleray la Vallée à Daon, le territoire secret des castors et des loutres. Je pense d’ailleurs que j’aurais vraiment chassé pour toujours de ma mémoire le chemin d’accès à cet endroit maudit sans cette ciste que j’ai posée ce jour-là avant de rentrer chez moi. Je ne sais plus laquelle, il y en a tellement … mais beaucoup d’entre vous déjà l’ont trouvée. Ce que vous ignoriez en vous rendant là-bas, c’est qu’elle marquait la porte d’entrée du domaine du Roi Lune.
Qu’est-ce qui avait pu me pousser ce jour-là à franchir puis pénétrer dans ce lieu inconnu ? Je ne me souviens plus. Je poussais toujours plus loin vers Laval (ou l’aval ?) émerveillé par cette nature demeurée presque à l’état originel. Je suivais les berges sur des sentes qui n’étaient pas vraiment des sentiers battus et qui serpentaient entre les blocs moussus hérissés de polypodes et les tapis de fragon. S’il n’y avait eu ces murs qui canalisaient par endroit les eaux sombres, j’aurais pu croire que j’étais le premier humain à m’aventurer ici. J’étais absorbé par la contemplation d’une empreinte laissé dans la boue par quelque hôte de ce lieu quand je sentis soudain s’installer autour de moi un silence inhabituel. Le gazouillis des oiseaux qui accompagnait mon exploration depuis le début venait de cesser brusquement. Je pris conscience que j’avais parcouru pas mal de chemin, que la luminosité diminuait rapidement et qu’il était temps de faire demi-tour si je ne voulais pas affronter la nuit sur ces sentiers fort peu carrossables.
L’obscurité tomba d’un coup et je réalisais que je m’étais égaré. Un faible halo s’installa éclairant une forêt de troncs morts et vermoulus qui semblaient pourrir sur place. L’atmosphère était devenue lugubre et le froid qui s’installait commençait à transpercer ma polaire. Je me dirigeai vers l’endroit le moins sombre où une luminosité rassurante baignait le pied d’une colline. Au détour d’un bloc, je me trouvais soudain face à ce phénomène étrange.
Un disque blanchâtre semblait sortir du sol et croître tel un énorme champignon. En quelques instant je me trouvais face à une créature énorme dont la face blafarde et circulaire diffusait une lumière pâle et inquiétante. Un rictus déforma la bouche de ce troll lunaire qui d’une voix caverneuse éructa :
« Qui es-tu pour oser pénétrer le domaine du Roi Lune ? »
J’étais paralysé de terreur, aucun son ne sortait de ma bouche. Avec une vivacité surprenante pour un personnage de cette corpulence le monstre fondit sur moi. Etait-ce l’instinct de survie ? Je retrouvais instantanément l’usage de mes membres. Sans me préoccuper des ronces qui lacéraient mes jambes, des fragons qui les mordaient cruellement, je me mis à voler de bloc en bloc pour échapper au monstre. Plusieurs fois je glissai, tombai même parfois, me relevant aussitôt, sans me préoccuper de la douleur. Tous mes sens étaient en alerte, guettant la moindre opportunité d’échapper à la créature qui était toujours sur mes talons. Le salut vint d’une anfractuosité au pied de la falaise, une sorte de grotte à l’intérieur de laquelle je plongeais instantanément. En raison de sa taille le Roi Lune ne pouvait y pénétrer. J’étais trempé, transi de froid, j’avais les mais en sang mais j’étais à l’abri. Je sortis de mon sac à dos mon appareil photo pour tenter de conserver l’image du Roi Lune. L’explosion du flash arracha un hurlement de douleur au monstre qui recula instantanément. Ainsi donc Lune redoutait la lumière ? Normal en somme … J’espérais alors que le retour du jour le ferait fuir ou disparaître afin de pouvoir quitter mon repaire plutôt inconfortable.
L’éclat du flash, s’il semblait l’avoir blessé, avait aussi provoqué la rage de Lune. De ses pattes griffues il s’était mis à creuser la roche à l’entrée de l’anfractuosité où j’étais réfugié. Je constatai avec effroi que le granit dur n’offrait que peu de résistance à ce goliath et au vu de la vitesse à laquelle il agrandissait l’ouverture je réalisai qu’avant le lever du jour s’en serait fini de moi. Il ne me restait plus qu’à prier … Je tentai de déclencher mon flash à nouveau pour retarder l’échéance inéluctable. La grotte s’inonda alors d’une irradiation lumineuse d’une intensité extraordinaire. Lune poussa un hurlement déchirant qui sembla s’étrangler dans sa gorge en même temps qu’il reculait de plusieurs dizaines de mètres ! Je regardais interloqué mon appareil photo sans comprendre comment le flash avait pu jaillir avec une telle puissance.
Une voix douce derrière moi dit :
« Tu peux rentrer chez toi … il est parti. » Je me retournais et vit la belle dame blanche au fond de la grotte. Je ne pus que bredouiller un merci et sortis de mon refuge hébété … (à suivre)

Image indice :


Presence bourdon inconnue
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